- prétérition
-
• 1609; en dr. 1314; lat. præteritio « omission », de præterire♦ Rhét. Figure par laquelle on attire l'attention sur une chose en déclarant n'en pas parler (ex. Je ne dirai rien de son dévouement, qui...; pour ne pas parler de...; Dupont, pour ne pas le nommer). Parler d'une chose par prétérition.prétéritionn. f. RHET Figure qui consiste à dire qqch en déclarant que l'on se gardera de le dire (ex. inutile de vous dire que...).⇒PRÉTÉRITION, subst. fém.A. —Action de taire, de passer sous silence, omission volontaire. [Barthez] n'a voulu condamner que par prétérition une méthode qui avait été celle de ses maîtres (CADET DE GASSICOURT, Mal. enf., t.1, 1880, p.104). On ne peut pas traiter par prétérition un écrit où un officier français est accusé d'espionnage, et la seule tentative d'étouffer l'affaire paraît un implicite aveu de vérité (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p.368).B. —RHÉT., STYL. Figure de rhétorique consistant à déclarer que l'on ne parle pas d'une chose alors qu'on le fait. Synon. paralipse, prétermission. Vous me demandez un secret éternel, dans toutes les circonstances, envers tous. Sans restriction mentale ni prétérition à la Jésuite, je vous le déclare par Jéhovah, oui, je garderai ce secret (STENDHAL, Armance, 1827, p.69). Beaucoup de bibliothécaires rédigeaient jadis leurs catalogues de cette manière, qui est aujourd'hui condamnée. Un procédé plus barbare encore ne sera mentionné que par prétérition. Il consiste à enregistrer simplement les documents dans sa mémoire, sans en prendre note par écrit (LANGLOIS, SEIGNOBOS, Introd. ét. hist., 1898, p.81):• ♦ Cette prose, qui fuyait la simplicité (...) cette phrase à volutes (...) prétéritions, truffée de mots techniques, de calembours (...) coquette avec le vieulx françois, l'argot, les langues étrangères (...) je crois qu'en trahissant une soif d'étonner elle révèle le caractère de celui qui l'emploie.COLETTE, Apprent., 1936, p.117.C. —DR. ANC. Omission d'un héritier dans un testament. La prétérition annulait le testament (Ac. 1835-1935).REM. Prétermission, subst. fém., rhét., synon. vx. (Ds MORIER 1975). V.LITTRÉ, préf., p.XVIII.Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist.1. Dr. 1510 (doc. Auvergne ds Z. rom. Philol. t.67, 1951, p.37); 2. rhét. 1557 (FOUQUELIN, Rhétorique, 10 r° ds HUG.). Empr. au b. lat. praeteritio, mêmes sens, dér. de praeterire (prétérit). Cf. au sens 1 l'a. gasc. pretericion (1314 ds FEW t.9, p.322b). Fréq. abs. littér.:15.
prétérition [pʀeteʀisjɔ̃] n. f.ÉTYM. 1314, en dr.; lat. præteritio, de præterire. → Prétérit.❖1 Dr. Omission. — Spécialt. (Droit anc.). Omission d'un héritier nécessaire dans un testament.2 (1609). Rhét. Figure par laquelle on déclare ne pas parler d'une chose, tout en attirant l'attention sur elle sous une forme négative (je ne dirai rien de son dévouement, qui…; sans insister sur son courage, qui…; pour ne pas parler de…). — On dit aussi paralipse, prétermission. || Parler d'une chose par prétérition. || La réticence et la prétérition sont deux figures voisines.
Encyclopédie Universelle. 2012.